Mon parcour scolaire et professionnel: comment passer de fleurs à clavier d'ordinateur? - Partie 2

Dans cette première partie, je t'expliquais mon parcours scolaire et quel épanouissement m'avait apporté ma recherche d'emploi, qui s'est révélé très instructive.

Comment ça, ce n'est pas ce que tu as lu?

Ah mais oui, mais en fait c'est parce que j'use d'ironie, là. Mécanisme de défense. Désolée.

Nous en étions à ce fameux travail où mon organisme d'aide à l'emploi m'envoyait. J'était juste trop heureuse. Dans mon esprit tout rose de jeune fille de 18 ans bien naïve comme il faut, j'allais rencontrer des gens chouettes, avoir un patron sympa (il l'avait été pendant mon entretien), et un travail dans lequel j'allais m'épanouir. Vraiment. Je voulais tellement travailler que j'avais idéalisé cette idée.

Une semaine après mon entrée en fonction, j'était déjà retombée sur mes pattes et bien revenue à la réalité. Celle d'un patron qui à juste trouvé une bonne opportunité pour exploiter des petits jeunes avec ce dispositif mis en place par l'organise d'aide à l'emploi de la région.

Il ne payait presque rien de mon salaire, c'était cet organisme qui payait le plus gros. Donc pour lui, nous étions presque de la main d'œuvre gratuite. Soit.
Mais si au moins il avait été humain et respectueux.
Ces six mois, je pourrai dire qu'ils ont été les pires de ma vie. Mais en fait non.
Mon patron était infect, injurieux, irrespectueux. Il nous traitait comme des animaux, aussi bien nous, les petits jeunes, que le reste de son personnel. Je faisais un travail très éprouvant physiquement (si tu te souviens bien, horticulture = homme. Et il se chargeait très bien de me le rappeler en me faisait trimer d'une manière quasi surréaliste), j'était payée une misère.
Mais...J'ai été forgée par cette expérience. J'ai grandi, mon caractère s'est affirmé, je me suis renforcée physiquement.
Alors bon, je ne peux plus voir un seul pot de basilic issu de la culture bio ("bio") en peinture, mais je tire le positif de ces six mois. J'était en guerre constante avec mon boss (une fille qui ne se laisse pas faire, ça l'indignait), j'était épuisée, mais hé, j'ai eu des supers moments. La plupart de mes collègues étaient vraiment trop cool, on était tous dans la même misère presque, alors on se serrait les coudes. C'est un super souvenir. C'est aussi à cette époque que j'ai rencontré mon Blue, alors d'office j'associe les deux.

Et aussi.

Surtout.

C'est là que j'ai décidé qu'il était hors de question que je continue un travail qui me rendait folle. Que j'ai compris aussi que si j'allais ailleurs, c'était pareil en fait.
J'allais trimer pour retrouver un emploi dans ce domaine (mon boss ne comptait bien sûr pas me garder), et en plus, les femmes ne sont pas les bienvenues dans ce genre de boulot.
Donc, j'ai décidé de reprendre les choses en mains, et de suivre une formation de secrétaire médicale.
Oui je sais, rien à voir. Bien féminin comme travail, je te l'accorde. Dans le sens où, quand on parle de secrétaire, on pense à des femmes (ce qui est ridicule).
Mais ça me plaisait. Ce métier m'attirait.

Alors je me suis lancée. Mon contrat s'est terminé, et j'ai repris la route de l'école. Franchement j'était hyper contente, je me suis même achetée des fournitures scolaires comme une gamine (mais pas des trucs avec des plumes et des paillettes hein), et je suis arrivée à mon premier cour, toute frêle et heureuse.

Je me suis fait des copines, des copines trop cools (il y avait aussi des filles pas sympas du tout, mais qu'elles restent où elles sont) , et du coup, je n'était pas la seule à....être complètement larguée. Bah oui, je passais d'un métier manuel à un métier tout autre, et il a fallu énormément étudier. Mais j'aimais ça.
Comme j'avais pris une option médicale, j'avais des cours d'anatomie, de culture générale médicale, de terminologie médicale, mais aussi de français, de math, de dactylographie et de techniques de secrétariat. C'était en première année. J'ai tout réussi, ce n'était pas la simplicité absolue, mais si ça avait été facile, ça n'aurait pas été amusant.
Ensuite, en deuxième année, les cours de dactylographie se sont intensifiés, on à eu des cours d'informatique, des cours plus poussés en techniques de secrétariat médical, et...de la sténographie. Alors ça, c'était l'horreur. Pour dire, j'ai failli tout abandonner à cause de ces cours, et je les ai vraiment réussis en passant par le trou de l'aiguille. En plus j'avais une avalanche de problèmes familiaux qui me tombaient dessus (mais pas à cause de mon Blue ou de mes parents. Heureusement). Ah oui, et aussi...je préparais mon mariage. Et c'est fou, ce que ça prend du temps de préparer un mariage!
Et pour couronner le tout, j'avais eu la bonne idée de choisir une école où l'organisation, c'était un animal inconnu, autant du côté des profs que de l'administration.

Mais, J'AI REUSSI. J'ai passé mes stages (les doigts dans le nez, j'ai presque pleuré quand ça s'est fini), j'ai écrit mon TFE (sur la tarification médicale, chiant à mourir mais efficace), j'ai passé mon oral avec un tout PowerPoint (qui a fait son petit effet), et j'ai eu mon diplôme avec grande distinction. J'en ai pleuré de joie tellement je n'y croyait plus.

Je vais être claire: c'était un métier en recherche. Au moment où j'ai commencé les cours du moins. Mais quand j'ai obtenu mon diplôme, on s'est retrouvé à plus ou moins 30 secrétaires propulsées sur le marché de l'emploi, alors la concurrence à été rude.
Je m'était fixée comme objectif de trouver un emploi pour fin août, avec un diplôme obtenu fin juin. On aurait pu croire que je n'était plus aussi naïve qu'avant, mais non.
Donc j'ai cherché, cherché. Comme une forcenée. Les six premiers, le moral allait bien. J'avais la préparation de mon mariage pour maintenir mon moral au beau fixe.
Mais décembre est arrivé, on s'est mariés, et une fois l'effervescence retombée et ma famille repartie aux quatre coins de l'Europe, ainsi que mon mari tout neuf reparti au travail,...bah je me suis trouvée bien bête.
Mais je commençais à être appelée à des entretiens d'embauche, où j'allais emplie d'espoir. Espoir qui retombait vite quand j'avais un refus , ou même pas de réponse du tout.

Plus je cherchais du travail, plus j'essuyais des refus, pour des raisons qui parfois ne tenaient même pas la route. Une fois, j'ai été rembarrée par une personne parce que mes compétences ne correspondait à sa recherche alors que, tu aurais mis mon CV et son offre d'emploi côte à côte, on aurait dit du copié-collé. Bref.

Je te passe les détails, mais mon estime de moi-même , elle était au niveau -1. On m'a fait faire des heures de route pour des entretiens qui au final se révélaient être bidons, décevants, et parfois, les gens n'étaient même pas respectueux. J'y mettais du temps, de l'argent, de l'énergie, et j'avais l'impression de me battre contre le vent.

Parfois l'entourage n'aidait pas vraiment non plus. Mes parents et mon mari me soutenaient beaucoup (bravo à eux d'ailleurs, je n'était pas toujours facile), mais pour les proches....C'est comme si tout un groupe de personne s'étaient concertées pour me faire comprendre que t'as pas de travail, t'es nulle, si tu trouves pas c'est que tu cherches pas, tu vaux rien , t'es une chômeuse fainéante, bref.
Dure période. Mais je ne lâchais rien. Je continuais à aller aux entretiens, à chercher, limite j'avais commencer à harceler les gens.

Mais je n'en pouvais plus. J'ai commencer une formation en néerlandais pour m'occuper l'esprit. Et ensuite, j'ai perdu mon droit aux indemnisation. Alors j'ai décidé de reprendre un apprentissage dans la vente. J'avais presque réussi à être positive à cette idée. J'ai trouvé un patron qui acceptait de me prendre en tant qu'apprenti-vendeuse. 3 jours de travail, 2 jours de cours. Si c'était ce qu'il fallait faire pour ne pas rester les bras ballants à attendre un miracle, et bien j'allais le faire.
J'ai signé mes papiers, je commençais mon essai dans un magasin de prêts à porter pour enfants la semaine d'après, et les cours en même temps.

Et puis. Deux jours après la signature de mes papiers, un numéro inconnu m'appelle. Namur. Je décroche, et là une femme me dit qu'elle m'appelle à propos de l'entretien que j'avais passé 1 mois et demi avant, pour travailler comme assistante administrative dans les services publics. Et je m'en souviens très bien, j'était d'ailleurs sûre que c'était mort.

"J'ai le plaisir de vous annoncer que parmi 16 personnes, vous avez été choisie pour le poste"

Moi. J'avais été choisie. On avait été 16 à passer cet entretien, et c'est moi qu'ils ont choisie. Quand j'ai raccroché le téléphone, je me suis mise à pleurer et il a fallu qu'on boive un verre en famille pour que je réalise.

J'ai reçu mon mail avec tout les informations pratiques. J'ai signé mon contrat 3 jours après, et je suis entrée en fonction la semaine suivante. Voilà. Simple, efficace, sans chichi.

Aujourd'hui, ça fait 6 mois que je travaille ici, et je suis toujours aussi ravie. Bien sûr, il y a des petits points négatifs (enfin c'est ce qu'on me dit), mais j'ai tellement galéré que je n'arrive pas à voir ce négatif! J'ai des collègues géniaux, des supers responsables hiérarchique, et un travail intéressant. Un salaire plus que décent, des conditions de travail excellentes, et enfin, ENFIN, le sentiment que je suis utile à la communauté. Que demander de plus?

Rien. Là, je vous écris depuis mon bureau ensoleillé, en train de manger mes œufs en chocolats (je suis en pause, évidemment), et je vis ma meilleure vie. A côté de ça, je m'investis pleinement dans mes passions, parce que je ne me sens plus illégitime d'en avoir. Je n'ai plus cette petite voix qui me chuchote "tu ne mérite pas de te détendre, tu n'as même pas de travail".

Et ça, c'est le top.




































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